Mes parents paysans

Depuis maintenant 45 ans, ils se lèvent tous les matins aux aurores pour s’occuper de leurs animaux.
Rentrent tard le soir.
Sacrifient les fêtes et les week-end en famille.
S’octroient rarement des vacances.
Sont fatigués physiquement.
Stressent pour la météo.
Dépendent beaucoup beaucoup trop des grandes entreprises du milieu (Danone, Lactalis…) et des subventions européennes.
Pour un salaire qui ne fait rêver personne, loin de là (attention, tous les agriculteurs ne sont pas à mettre dans le même panier).

Malgré cela, ils aiment leur métier, être au grand air et nous nourrir.
Et il faut l’aimer ce métier pour avoir envie d’y consacrer parfois 15h par jour, 365 jours par an.

Mais demain pour eux… c’est la retraite. Youpi! Ils l’attendaient avec impatience mais comme dit mon papa : »Ça va faire bizarre ».

Pendant ce temps, les autres vont essayer de continuer… Et moi j’ai peur.
Peur de voir les petits agriculteurs français épuisés, désabusés.
Peur du nombre de suicides qui augmente car ils ne peuvent pas vivre décemment de leur métier.
Peur que les petits agriculteurs français disparaissent.
Peur que les grosses exploitations qui ont pour seul but de faire du chiffre au détriment parfois de notre santé, gagnent la bataille.
Peur que nous ayons oublié la juste valeur des produits.
Peur que nous ayons oublié le vrai goût des fruits, légumes, viandes… français.

Mais je continue de rêver.
A une agriculture française à petite échelle, raisonnée, équitable.
A une agriculture plus autonome, plus locale.
A une agriculture qui permette aux agriculteurs de vivre dignement.
A des consommateurs informés et acteurs.

Heureusement pour nous tous, certains y croient encore et s’investissent corps et âmes pour nous donner ce que la terre à de plus beau.
Merci à eux.
Et merveilleuse retraite à mes parents.

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